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Les néo-démocrates et les libéraux en Ontario ont du mal à imposer leurs priorités

Feb 10, 2025 | 9:18 PM

TORONTO — Les cheffes du Nouveau Parti démocratique (NPD) et du Parti libéral de l’Ontario ont tenté lundi de maintenir les soins de santé dans les priorités de la campagne électorale, même si les déclarations du président américain menaçaient une fois de plus de monopoliser l’attention.

Le chef progressiste-conservateur Doug Ford a tenté de faire des tarifs douaniers du président Donald Trump la question de l’urne en vue des élections anticipées du 27 février qu’il a déclenchées. Il a maintenu le cap sur cet enjeu, lundi.

Le président Trump a déclaré dimanche qu’il avait l’intention d’imposer des tarifs de 25 % sur toutes les importations d’acier et d’aluminium, à partir de lundi.

Lors d’un arrêt de campagne à Oakville, M. Ford a indiqué qu’il avait parlé en matinée avec les dirigeants de Stelco et de Dofasco, deux grands producteurs d’acier en Ontario. «Nous allons faire face à cela pendant quatre ans: des objectifs constamment changeants et un chaos constant, tout cela conçu pour nuire à notre économie et miner nos travailleurs», a déclaré M. Ford.

Il a annoncé que s’il était réélu, il interdirait les investissements chinois dans les actifs du gouvernement de l’Ontario des secteurs de l’énergie, des minéraux critiques et des infrastructures. Les progressistes-conservateurs soutiennent qu’au cours de leurs sept années au pouvoir, il n’y a eu aucune participation chinoise dans des projets énergétiques financés par leur gouvernement.

M. Ford a fait cette annonce un jour avant un voyage qu’il doit faire à Washington, en plein milieu de la campagne électorale, avec les autres premiers ministres des provinces pour contrer l’imposition de tarifs douaniers sur tous les produits canadiens.

Les cheffes des deux autres principaux partis à Queen’s Park ont elles aussi exprimé des inquiétudes au sujet des tarifs potentiels du président Trump. La cheffe néo-démocrate, Marit Stiles, a même ajouté un arrêt de dernière minute à son itinéraire de campagne, lundi, pour aller visiter des métallurgistes à Hamilton.

Mais les deux cheffes préfèrent continuer à parler aux électeurs des soins de santé, qu’elles considèrent comme un des talons d’Achille de M. Ford.

«Soyons très clairs ici: les libéraux avaient mis le feu à notre système de santé, mais Doug Ford a versé de l’huile sur le feu, a déclaré Mme Stiles lors d’un arrêt de campagne à Toronto. Les hôpitaux de l’Ontario subissent une pression extrême, de nombreuses salles d’urgence doivent fermer leurs portes. Les patients sont traités dans les couloirs en raison d’une grave pénurie d’infirmières.»

Les chiffres du gouvernement obtenus précédemment par La Presse Canadienne à la suite d’une demande d’accès à l’information montrent que l’Ontario aura besoin de 33 200 infirmières et de 50 853 préposés supplémentaires d’ici 2032.

Mme Stiles a annoncé qu’elle embaucherait au moins 15 000 infirmières sur trois ans, pour un coût de 1,5 milliard $, et qu’elle établirait des ratios infirmières-patients sécuritaires afin que les patients reçoivent plus de soins et que les infirmières ne s’épuisent pas à la tâche. Un gouvernement néo-démocrate mettrait aussi fin à la dépendance du réseau aux agences privées de placement temporaire de personnel de la santé.

La cheffe libérale, Bonnie Crombie, a une fois de plus souligné lundi son plan visant à garantir que chaque Ontarien ait un médecin de famille d’ici quatre ans. Le déclenchement par M. Ford d’élections anticipées, qui coûteront 189 millions $, ne vise qu’à détourner l’attention des Ontariens de la pénurie de médecins de famille, a estimé Mme Crombie.

«Il n’a pas protégé nos emplois: le seul emploi que Doug Ford veut protéger, c’est le sien, a-t-elle soutenu lundi. Pendant ce temps, les gens ont du mal à joindre les deux bouts et n’ont pas accès à un médecin de famille.

«Nous voulons un premier ministre qui puisse faire les deux: protéger notre économie, mais aussi investir dans les soins de santé et subvenir aux besoins de première nécessité des Ontariens.»

Allison Jones, La Presse Canadienne